... Espièglerie ...
Vous me connaissez bien
Vous m'avez vu ici, là et puis là
Je grandis bien
Je suis heureuse
Quoique ......
Un petit séjour chez une dame en vert
Je m'éclate , tout est jeu
Du moins , je me l'imagine
On me cherche là et je suis déjà là-bas!
Athéna , ma copine chien
Fatiguée de mon énergie
A abandonné les courses-poursuites!
Quant à mes deuxpattes
Ils deviennent des girouettes
Avec leur boite à photos !
C'est beau la vie!
erato
C'est un petit chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois, il s'assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien en lui, pas un poil de sa toison ne bouge ;
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu'on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s'amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent, je m'accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d'abord de son nez délicat il le flaire,
Le frôle, puis, à coups de langue très petits,
Il le lape ; et dès lors il est à son affaire
Et l'on entend, pendant qu'il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Alors, il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l'air étonné d'avoir déjà fini ;
Et comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches,
Il relustre avec soin son pelage terni.
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates ;
Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Mais le voilà qui sort de cette nonchalance,
Et, faisant le gros dos, il a l'air d'un manchon ;
Alors, pour l'intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d'une ficelle invisible, un bouchon.
Il fuit en galopant et la mine effrayée,
Puis revient au bouchon, le regarde, et d'abord
Tient suspendue en l'air sa patte repliée,
Puis l'abat, et saisit le bouchon, et le mord.
Je tire la ficelle, alors, sans qu'il le voie,
Et le bouchon s'éloigne, et le chat noir le suit,
Faisant des ronds avec sa patte qu'il envoie,
Puis saute de côté, puis revient, puis refuit.
Mais dès que je lui dis : « Il faut que je travaille,
Venez vous asseoir là, sans faire le méchant ! »
Il s'assied... Et j'entends, pendant que j'écrivaille,
Le petit bruit mouillé qu'il fait en se léchant.
Edmond Rostand ( Les Musardises )
Instantanés héroiques ................