La prêle ......

Publié le par Erato

                    Equisetum    arvense                     

 

Equisetum vient du equs, «cheval», et de seta, «soie», la plante ressemble à une queue de cheval; arvense, «des champs».

Elle est banale -on la trouve partout- et pourtant extraordinaire.

Extraordinaire par son passé puisqu'elle existait déjà aux premiers âges de la terre. Elle croissait en abondance et nous a laissé un précieux héritage sous la forme d'épaisses couches de houille dans lesquelles on a relevé des empreintes qui prouvent que son aspect n'a pas changé : tige creuse, droite et élancée, pourvue à intervalles réguliers de noeuds, bagués d'une gaine découpée, d'où jaillissent des couronnes de feuilles, segmentées elles aussi, ressemblant à de longs poils; mais au lieu de mesurer de 30 à 120 cm comme aujourd'hui, ces tiges atteignaient alors la taille d'un sapin.

Extraordinaire par sa nature même puisqu'elle ne fleurit pas et se reproduit par des spores, comme les champignons, les fougères et les mousses. En effet, les tiges que l'on voit tout l'été au bord des ruisseaux, dans les lieux humides et sablonneux où elle se plaît, sont stériles. Elles ont été précédées au printemps par d'autres tiges, fertiles celles-là, qui ne dépassent guère 20 cm de haut et n'ont rien de commun avec elles : elles sont rougeâtres, nues et se terminent par un épi de spores de forme ovoïde qui leur donne l'allure de baguettes de tambour piquées dans le sol; et c'est seulement quand les spores sont arrivées à maturité et que ces tiges destinées à assurer l'avenir de l'espèce se flétrissent, que les autres commencent à se développer, si bien qu'on peut croire qu'il s'agit de deux plantes différentes...

Extraordinaire enfin par sa composition. Elle est un véritable réservoir de silice; ses cendres en contiennent jusqu’à 80 % et, en examinant l'arête des feuilles avec une loupe, il arrive qu'on y distingue de petits cristaux de ce minéral auquel nous devons, entre autres pierres de valeur, le quartz, l'améthyste, l'agate et l'opale. Cependant ce n'est pas sa seule richesse; elle renferme également du calcium, sodium, fer, manganèse, potassium, soufre, magnésium, du tanin, un complexe d'alcaloïdes et un glucoside amer, lequel lui donne la saveur qui lui a valu son nom: « âpre au goût » se disant asper en latin, on l'appela asperella qui devint «asprèle» puis «prêle».

Les Romains - avec Pline qui la baptisait «le poil de la terre» - la conseillaient, en tant que tonique et reconstituant général, sous forme de salade préparée avec les jeunes pousses. On l'utilisa aussi pour polir le bois en ébénisterie et marqueterie, pour récurer les pots et la vaisselle.

 

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Publié dans PLANTES

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M
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Vraiment spécial le prêle ... magnifiques photos .... bisous et à bientôt !<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Ces prêles nous ramènent... au temps des dinosaures !<br /> <br /> <br /> de magnifiques spécimens.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> merci pour ce billet qui est très interessant<br /> <br /> <br /> bonne journée<br /> <br /> <br /> <br />
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Z
<br /> <br /> La prêle est très reconnaissable en effet, et à propos des chevaux elle est toxique pour eux...<br /> <br /> <br /> Bisous Andrée<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> je connais le nom mais pas la plante,ta photo est très belle.<br /> <br /> <br /> À bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
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