.... La route non prise ....
La route non prise
Deux routes divergeaient dans un bois jaune
Et désolé de ne pas pouvoir prendre les deux
Et ne sois qu'un seul voyageur, je suis resté longtemps
A regarder l'une des deux aussiloin que je le pouvais,
Jusqu'au point où son virage se perdait dans les broussailles
Alors j'ai pris l'autre, tout aussi séduisante
Et peut-être encore plus justifiée
Parce qu'herbeuse et manquant quelque peu d'usure
Bien que franchement, les passages,
Les aient usées à peu près de façon identique
Et toutes les deux se reposaient, ce matin là,
Sous des feuilles qu'aucun pied n'avait noircies
Ah! J'ai gardé l'autre pour un autre jour!
Sachant pourtant comment un chemin nous mène à l'autre
Je doutais que jamais j'y revienne à nouveau
Un jour je me retrouverai à raconter avec un soupir
Quelque part dans un lointain avenir que
Deux routes divergeaient dans un bois, et moi,
J'ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent,
Et c'est cela qui a tout changé.
Robert Frost ( 1874 - 1963 )