Passiflora caerulea ......
Les passiflores étaient inconnues des Européens avant la découverte de l'Amérique par les Espagnols.
La première mention littéraire d'une passiflore se trouve dans la description de la ville de Cali en Colombie donnée par Pedro Cieza de Leon en 1553 où il mentionne les fruits de granadilla (petites grenades) dans les vergers aux alentours de la ville.
Une vingtaine d'années plus tard, on trouve une description plus élaborée des passiflores dans l'ouvrage du médecin botaniste espagnol Nicolas Monardes publié en 1569-1574. Il fut probablement aussi le premier à employer le terme religieux de flos de passionis « fleur de la passion » pour la désigner car la fleur était selon lui, « précisément faite pour représenter la Passion du Christ ». Monardes né à Séville en 1493, n'est jamais allé en Amérique mais grâce à ses informateurs et aux échantillons de plantes qu'on lui ramenait des Indes Occidentales, il put donner dans son ouvrage Historia Medicinal... des descriptions détaillées et relativement objectives de la passiflore, du tabac et de la coca.
Le terme même de Passiflora fut créé par Federigo Cesi, le fondateur de l'Accademia dei Lincei, dans une publication datée 1628 (mais sortie en 1651).
Avant Linné, seuls quelques botanistes (comme Francisco Hernandez, Leonard Pluckenet, Charles Plumier et Tournefort) ont décrit diverses espèces de passiflores. La première monographie du genre Passiflora est l'œuvre de Johan Gustav Hallman, un élève de Linné. Dans une présentation remarquablement moderne, il décrit 22 espèces, donne leurs synonymes, l'utilisation qu'en font les indigènes, ainsi qu'une classification et leur distribution.
En 1753, point de départ conventionnel de la taxinomie moderne, Linné dans Species Plantarum, crée le genre Passiflora et donne une description de 24 espèces, en reprenant les travaux de Hallman, nombre porté ensuite à 35 par Lamarck en 1789 puis à 43 par Cavanilles (1790). L'étape suivante fut la création de la famille des Passifloraceae et la description de 15 espèces supplémentaires, par Antoine-Laurent de Jussieu (1805).
Aux XIXe et XXe siècle, les plus grands contributeurs au progrès de la connaissance des passiflores furent de Candolle (1828), Roemer (1846) puis Maxwell Tyndell Masters (1871), Hermann A. T. Harms (1893) et Ellsworth P. Killip (1938).
Passiflora caerulea ou passiflore bleue est une plante grimpante de la famille des Passifloraceae, originaire d'Amérique du Sud. C'est la passiflore ornementale la plus cultivée dans les pays tempérés.
La passiflore bleue est une plante grimpante, très vigoureuse, développant de longues tiges de 5-6 m, souples et anguleuses, s'accrochant à l'aide de vrilles.
Deux grosses stipules réniformes d'environ 2 cm de long sont à la base du pétiole portant la feuille. Le limbe de 5-8 X 6-9 cm comporte généralement 5 lobes palmés, à marge entière.
-3 grosses bractées ovales, vert pâle
-5 sépales pétaloïdes avec un éperon sous apical vert
-5 pétales blanchâtres
- Une couronne de filaments tricolores disposés sur 2 niveaux. Les filaments sont colorés de bleu clair, blanc et pourpre foncé au centre. Suivent 1 ou 2 cycles de filaments courts avec nectaires à la base.
- au centre, une colonne, l'androgynophore, de 8-10 mm hauteur, portant l'androcée et le gynécée :
-5 étamines vert clair à anthères jaunes tournées vers le bas
-au-dessus de l'ovaire verdâtre se dressent 3 styles pourpres, unis à leur base et terminés par des stigmates réniformes.
La floraison a lieu de mai-juin à septembre. Elle s'accompagne du dégagement d'un doux parfum rappelant le monoï.
Le fruit est une baie jaune orangé, ovoïde ou subglobuleuse, d'environ 6 cm de long, contenant de nombreuses graines. Bien mûr, et bien que peu charnu et peu savoureux, il semble comestible en petites doses. Cru et encore vert, il contient de l'acide cyanhydrique .
La fleur reste ouverte un ou deux jours. À l'ouverture de la fleur, les styles sont redressés dans la position qu'ils occupaient dans le bouton floral. Puis rapidement les styles se rabaissent jusqu'à ce que les stigmates jouxtent les anthères. En fin de floraison, ils se redressent dans leur position antérieure.