Mon ami de tous les jours ......
Sa nature peu farouche et son plumage attractif l'ont rendu populaire chez des générations de jardiniers . Pourtant le rouge-gorge fait partie d'une espèce d'oiseau très agressive, et certains mâles se battent parfois à mort pour défendre leur territoire. Présent dans presque chaque jardin, c'est l'un des oiseaux les moins sauvages, cherchant sa nourriture à proximité des humains en train de jardiner. Il ira jusqu'à venir se nourrir de proies vivantes, comme des vers de terre ou des vers de farine, présentés à la main. Si l'hiver est rude, il deviendra encore plus familier, car le manque de nourriture provoqué par la neige et la glace le rend très vulnérable.
Le rouge-gorge défend un territoire à longueur d'année, sauf durant la mue et si l'hiver est très froid. En hiver, les femelles occupent et défendent aussi un territoire. Celui-ci leur est nécessaire non seulement pour nicher, mais aussi pour garantir une source suffisante de nourriture. Un rouge-gorge sans territoire meurt au bout de quelques semaines. C'est pourquoi cet espace est défendu avec une telle énergie.
Le rouge-gorge se nourrit dans les campagnes ouvertes et dans les sous-bois. Son régime alimentaire est composé surtout des invertébrés vivant par terre (insectes, notamment des coléoptères, escargots, vers, araignées). De l'automne au début du printemps, il consomme aussi beaucoup de baies et autres petits fruits. Sa technique de chasse est bien adaptée au mélange de végétation épaisse et d'espaces libres que l'on trouve dans les jardins et les sous-bois. Perché à faible hauteur, l'oiseau observe les environs, descend, saisit sa proie et se perche à nouveau. Ou bien il sautille, s'arrêtant ici et là pour chercher une victime. En forêt, le rouge-gorge profite des insectes dérangés par les faisans, cerfs et sangliers. C'est peut-être pour cela qu'il est si familier et quil suit de façon très intéressé la bêche du jardinier. On a vu aussi des rouges-gorges suivre des taupes creusant leurs galeries et attraper des vers.
Au feu ! son plastron brûle !
Qu’on déverse sur lui le seau
De la petite Ursule ! »
Mais calmement, le rouge-gorge
Continuait à remuer
Les pattes, la queue, le gosier
Sans voir qu’il faisait flamboyer
Autour de lui, l’hiver entier.
Maurice Carême, La Grange bleue, 1961